Et
si le féminisme n’était pas seulement une affaire de femmes ? Cette idée est le
fondement même du mouvement HeForShe, mené par la célèbre actrice et
ambassadrice de l’ONU Femmes, Emma Watson.
Dans son discours prononcé à l’ONU pour le
lancement de la campagne, la jeune femme soulève un point important : la lutte
pour l’égalité des sexes ne pourra s’achever tant que les stéréotypes envers le
rôle des hommes n’auront pas disparu. Les hommes, eux aussi, sont victimes de
ces inégalités, enfermés dans le cadre de l’homme fort qu’on leur transmet
depuis l’enfance, incapables de demander de l’aide en cas de nécessité par peur
d’exposer leurs faiblesses à une société qui ne les accepte pas. Lorsque les
hommes seront libérés de tout cela, la situation des femmes changera également,
et sans effort. L’égalité des sexes serait alors à considérer comme une
relation gagnant-gagnant et non plus, comme le dit l’actrice, « comme deux
idéaux opposés ».
Par
ce discours, HeForShe éclaire sous un jour nouveau le mot, aujourd’hui si
impopulaire, qu’est le « féminisme » en lui restituant son sens
premier et en soulignant la question de liberté derrière lui. Une liberté personnelle
qui permettrait à chacun d’être tel qu’il est réellement, sans être limité par
les stéréotypes véhiculés par la société.
Au
delà des conséquences personnelles pour tous, il est prouvé que l’égalité des
sexes a des conséquences bénéfiques sur les pays avec, par exemple, une population
plus heureuse. Des études menées par Catalyst et d’autres organismes montrent également
un impact positif dans les entreprises qui subissent alors moins de turnover et
de dépressions de leur personnel. Pour soutenir cette prise de conscience dans
les sphères politiques, académiques et professionnelles, HeForShe a créé, le 23
janvier 2015, le mouvement HeForShe IMPACT 10x10x10. Lancée une nouvelle fois
par un discours d’Emma Watson, cette campagne s’appuie sur des preneurs de décisions
issus de gouvernements, de grandes universités et d’entreprises. Ces
ambassadeurs ont pour rôle d’initier l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes au sein de leur
organisation afin de donner l’exemple et de diffuser ces notions plus
largement.
Cette nouvelle vision des choses, plus
universelle, pourrait être la solution à la longue bataille pour l’égalité des
droits et des chances pour tous. Elle remet en perspective les cadres établis
par notre société pour une prise de conscience collective. Elle permet ainsi de
réfléchir sur l’implication de chacun en nous invitant à nous poser, comme Emma
Watson lors de son discours, ces deux questions: « Si ce n’est pas moi,
qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ? »
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