L’odeur d’un café bien chaud le matin a toujours été une bonne
raison pour se réveiller. Mais aujourd’hui, des chercheurs pensent avoir trouvé
une explication scientifique au réveil du cerveau. Une nouvelle étude de
l’université de Berne a découvert un mécanisme responsable de l’excitation rapide
du cerveau humain après le sommeil ou l’anesthésie. Ces chercheurs estiment que
leurs conclusions pouvaient faire émerger des stratégies médicales révolutionnaires
pour traiter les troubles de sommeil.
Après avoir effectué
plusieurs expériences sur le cerveau des souris, le professeur Antoine
Adamantidis et sa collègue Caroline Gutierrez Herrera ont réussi à identifier
un nouveau circuit neuronal dont l’activation provoque l’éveil rapide des
souris, et dont l’inhibition approfondit le sommeil. Au niveau du cerveau, ce
circuit est situé entre le thalamus et l’hypothalamus.
Pour ce faire, ces
chercheurs ont eu recours à l’optogénétique. Elue méthode de l’année 2010
d’après Nature Methods, cette technique permet de rendre des neurones sensibles
à la lumière en combinant le génie génétique et l’optique. Toutefois, le
fonctionnement des neurones est encore mal connu, en particulier la physiologie
des réseaux neuronaux et la communication entre ces réseaux.
Les perturbations
chroniques du sommeil affectent 10 à 20% de la population suisse. Mise à part
l’importance d’une durée de sommeil suffisante, les études expérimentales
soulignent que la qualité du sommeil est tout aussi importante pour le cerveau
afin de récupérer les fonctions complètes du corps et de l’esprit. Le chef du
département de la recherche clinique de l’université de Berne affirme que
« Les conséquences des perturbations du sommeil vont au-delà de la
somnolence diurne ou des sauts d’humeur.
Cela peut également être à l’origine d’une déficience
cognitive, d’un déséquilibre hormonal ou d’une forte sensibilité à des troubles
cardiaques ou métaboliques. » Pour l’instant, l’effet des stratégies
pharmaceutiques, mêmes combinées à une meilleure hygiène de vie, reste assez
limité. Mais une recherche expérimentale intensive est menée par des chercheurs
bernois afin de comprendre comment les circuits du cerveau gèrent le cycle de
sommeil.
Le sommeil chez les
mammifères est divisé en deux phases : sommeil léger dit NREM et sommeil
profond dit REM au niveau duquel le rêve a lieu. Les circuits du cerveau clés
pour ces deux états ont été identifiés. Cependant, les mécanismes sous-jacents
responsables de l’apparition, l’entretien et la cessation du sommeil et du rêve
restent encore un mystère. Adamantidis ajoute que « même si nous avons
fait un pas en avant important, il faudra un certain temps avant que de
nouvelles stratégies thérapeutiques soient conçues sur la base de nos
résultats ».
Chaimae Ammor
Sources (Anglais) :
http://www.sciencedaily.com/releases/2015/12/151221111442.htm
http://thebrain.mcgill.ca/flash/d/d_11/d_11_cr/d_11_cr_cyc/d_11_cr_cyc.html
http://www.digitaltrends.com/sports/this-is-how-your-brain-wakes-you-up/
http://www.engadget.com/2015/12/25/sleep-awake-brain-neural-circuit/
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