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mardi 13 février 2018

Jérusalem, capitale d’Israël… pour les Etats-Unis

Jérusalem, capitale d’Israël… pour les Etats-Unis ?
Victoria Gravure et Mathilde Matly


Le président Donald Trump a annoncé le 6 décembre 2017 que les Etats-Unis reconnaissaient officiellement  Jérusalem comme la capitale d’Israël. Agissant de manière unilatérale, il a sorti les Etats-Unis de leur traditionnelle neutralité en provoquant une vague de réactions à l’international.



Donald Trump a déclaré lors d’une allocution qu’il avait décidé qu’  « il est temps de reconnaître officiellement Jérusalem comme la capitale d’Israël », et qu’il allait y installer l’ambassade américaine. Le Président a ajouté que son annonce marque « le commencement d’une nouvelle approche du conflit israélo-palestinien ».
Par cet acte, il détruit la neutralité que les Etats Unis s’étaient efforcés de tenir depuis 70 ans et a scandalisé les Palestiniens, qui revendiquent également la ville depuis l’annexion de Jérusalem-Est par Israël en 1967.
Cette décision va donc aggraver la situation palestinienne. En 2015, les Palestiniens représentaient 37% de la population de Jérusalem et les trois quarts d’entre eux vivent en-dessous du seuil de pauvreté, et un quart vit dans des quartiers séparés du reste de la ville par des barrières.
Pour  l’instant, les Etats Unis ne reconnaissent pas sur leurs cartes la ville de Jérusalem comme faisant partie d’Israël, ce qui devra être modifié par le gouvernement de Donald Trump. Cependant, selon le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, l’ambassade des Etats Unis ne se déplacera pas avant 2020.

Réactions immédiates à l’international

La déclaration de Donald Trump a suscité beaucoup d’émoi à travers le monde.
Pour les Palestiniens, elle signifie la fin de leur espoir de déclarer un jour Jérusalem-Est comme la capitale d’un Etat palestinien indépendant. Le président Palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que les Etats Unis perdaient ainsi leur rôle de médiateur de la paix et anéantissaient tous les efforts faits auparavant. Pour le leader du mouvement islamiste Hamas, Ismaël Haniyeh, c’est une agression directe et une déclaration de guerre contre le peuple palestinien. Il est même allé jusqu’à déclarer une nouvelle intifada.
En revanche, Israël approuve cette décision, qui vient renforcer l’idée que rien ne pourra être fait uniquement en négociant avec les Palestiniens. Pour le premier ministre Israélien Benjamin Netanyahu, cet acte est un pas historique et le nom de Trump fera partie de l’histoire d’Israël. Mais les propos du Président viennent  empirer une situation déjà tendue dans la région.
Ainsi, pendant une manifestation pro-palestinienne contre la décision de Donald Trump le 8 décembre à Gaza, 4 Palestiniens ont été tués par des forces israéliennes. On compte également plus de 300 blessés. Lorsque le vice-président étasunien Mike Pence a voulu visiter Israël la semaine suivant la déclaration, les dirigeants palestiniens ont refusé de le rencontrer.
Les chrétiens présents en Terre Sainte condamnent eux aussi la décision de Donald Trump. Le patriarche orthodoxe de Jérusalem Théophilos III  a ainsi déclaré que cet acte “va provoquer une montée de la haine, des conflits, de la violence et de la souffrance à Jérusalem et en Terre Sainte, nous éloignant toujours plus d’un objectif d’unité et nous rapprochant d’une division destructive”.
Enfin à Bruxelles, la majorité des dirigeants européens, pour la plupart pro-Palestiniens, ont également rejeté la déclaration de Trump. La première ministre britannique Theresa May a par exemple jugé que ce changement était “contre-productive en termes de perspectives de paix dans la région”.

Les Nations Unies condamnent cette décision

Le conseil de Sécurité des Nations Unies s’est réuni le lundi 18 puis le jeudi 21 décembre 2017 pour discuter des récents évènements concernant le statut de Jérusalem. L’Assemblée Générale des Nations Unies a dénoncé  les récents actes qui ont ébranlé l’équilibre qui existait dans la région, en votant 128 voix sur 193 pour la conservation du statut international de la ville. Peu de temps avant le vote, Trump a menacé de couper les financements aux pays qui voteraient contre sa décision, et l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a déclaré que les Etats-Unis se souviendrait quels pays n’ont “pas respecté” les Etats-Unis en votant contre eux.

Sources



Les commotions cérébrales, un enjeu majeur dans le rugby

Les commotions cérébrales, 
un enjeu majeur dans le rugby


Les instances du rugby ont fait des progrès en ce qui concerne la prévention des commotions cérébrales, mais doivent encore faire des avancées décisives pour préserver la santé des joueurs.

Plus de violence, plus de chocs répétés.

Si le rugby a toujours été un sport de contact, il se transforme peu à peu en un sport de collision. C’est ce que confirme l’étude de World Rugby, l'organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept. En 15 ans, le poids des joueurs a augmenté de 10% et le temps au 100m a baissé de 5% en moyenne. Les joueurs sont plus lourds et plus rapides, et plaquent plus souvent. Ainsi, ces 15 dernières années le nombre de plaquages moyen par match est passé de 160 à 220.

S’il est vrai que le jeu devient plus violent, il s’inscrit pourtant dans un contexte de prise de conscience des dangers des commotions cérébrales. En effet, la commotion cérébrale est la blessure la plus répandue pendant un match de rugby, et de nombreuses études ont montré ses effets néfastes à long terme sur la santé des joueurs. C’est aussi le cas dans le football américain: en 2016, la NFL a payé 1 milliard de dollars de dédommagements  à d’anciens joueurs. Ceux-ci souffraient d’une maladie neurologique due aux chocs répétés, probablement une encéphalopathie traumatique chronique (CTE). Cette maladie, connue avant 2002 comme la dementia pugilistica, ou la “maladie du boxeur”, est diagnostiquée depuis peu chez les sportifs retraités dans d’autres sports que la boxe, tels que le football américain, le hockey sur glace, et le rugby.

De nouvelles règles et protocoles médicaux

En quelques années, la commotion cérébrale est passée du stade d’une blague au sujet le plus important dans le monde du rugby. Des protocoles d’évaluation des commotions cérébrales ont été mis en place pendant les matchs, afin d’interdire aux joueurs ayant subi une commotion de rentrer à nouveau sur le terrain. Ainsi, World Rugby assure que le pourcentage de joueurs restant sur le terrain après une commotion est passé de 56% avant l’implémentation du HIA (Head Injury Assessment) en 2012, à 8% sur la saison 2015-2016, dans 22 compétitions de haut niveau internationales.

World Rugby essaie également de lutter contre les situations menant à des commotions, en encourageant les arbitres à être plus stricts en ce qui concerne les plaquages au-dessus de la ligne des épaules. Cependant, si dans un premier temps cette politique de sévérité s’est montrée efficace, elle a été vite oubliée pendant le Tournoi des Six Nations...

Une culture à changer


Conor Murray récupérant de sa troisième commotion cérébrale de l’année 2015. Crédits : Matt Browne / SPORTSFILE


« Que ce soit les commotions ou d’autres blessures, 
le rugby est devenu pratiquement injouable »
Dr Willie Stewart, BBC Sport

Certaines personnes, comme le Dr Willie Stewart, consultant en neuropathologie et membre du Conseil indépendant sur la commotion de World Rugby, critiquent les politiques de l’instance du rugby. Le Dr Stewart soutient que les examens prévus pour détecter une commotion ne sont pas adaptés et que World Rugby n’apprend pas de ses erreurs. De plus, l’insuffisance de l’examen protocolaire est parfois associée selon lui à un laxisme de certains personnels de santé pendant les matchs. En effet, plusieurs erreurs ou négligences de diagnostic ont été commises ces derniers temps, notamment avec les joueurs George North, TJ Ioane et Conor Murray, qui sont tous les trois retournés sur le terrain avec une commotion cérébrale.
Enfin, les instances du rugby se concentrent uniquement sur les joueurs professionnels, alors que ce problème s’étend au jeu amateur et notamment aux plus jeunes. Ceux-ci sont plus fragiles et ne bénéficient pas des soins accordés aux professionnels, pourtant ils reproduisent les tendances du rugby professionnel qu’ils voient à la télévision. Aujourd’hui, 15 minutes d’arrêt sont accordées pour le traitement d’une coupure mais seulement 10 minutes pour le diagnostic d’une commotion : des efforts ont été faits, mais c’est toute la culture du rugby qui doit continuer de changer.

Victoria Gravure

Sources :