Le côté obscur de l’or blanc
Anna JOLIVET et Nelly EA
200 millions d’enfants dans le monde sont aujourd’hui concernés par le travail forcé, parfois dans des conditions proches de l’esclavage.
Dans le milieu du textile, les mauvais élèves viennent d’Afrique et d’Asie centrale avec en tête le Bangladesh, l’Ouzbékistan, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. En Ouzbékistan, un million de personnes sont réquisitionnées chaque année pour la récolte du coton dont plusieurs centaines de milliers d’écoliers âgés de 11 à 18 ans. S’ils refusent d’obtempérer, ils risquent des amendes et de perdre leur place à l’université ; ou leur emploi pour le reste des travailleurs.
La charge de travail - entre 12h et 14h par jour - liée au manque de ressources entraîne de graves problèmes de santé qui s’ajoutent à la malnutrition fortement présente dans ces régions. Syndicats et conventions collectives demeurent utopiques, et ceux qui dénoncent la réalité s’exposent à des représailles violentes pouvant aller jusqu’à la torture.
De fait, les récoltes sont surveillées par la milice du gouvernement et tout appareil d’enregistrement est banni à proximité des champs en Ouzbékistan, où l’OMT est interdite de séjour et Human Rights Watch a dû fermer ses locaux.
Si l’exploitation des enfants révolte l’opinion publique, la condition des adultes, et en particulier des femmes, n’est guère plus enviable avec des salaires dérisoires, des journées interminables et un travail souvent illégal. Les ouvrières sont habituellement obligées d’accepter ces conditions de travail scandaleuses, écartant ainsi toute possibilité de fonder une famille.
Le secteur du textile représente souvent le meilleur atout économique de ces pays en voie de développement. Toutefois, ces états comptent toujours parmi les plus pauvres du monde : cette situation économique peut s’expliquer par une politique salariale et sociale désastreuse. En plus des conditions de travail indécentes, les salaires minimaux sont peu respectés alors qu’ils se situent en dessous du seuil de pauvreté international.
A ce jour, 217 organisations implantées dans 110 pays luttent pour améliorer les conditions de travail dans le secteur textile - comme Ropa Limpia ou le Réseau pour un Approvisionnement Responsable.
Le commerce responsable a maintenant pris beaucoup d’ampleur et les conditions de fabrication d’un produit représentent un critère d’achat important pour les consommateurs. Cet aspect éthique est donc maintenant massivement pris en compte par les entreprises qui en font un argument de vente : plus de 130 enseignes du textile - comme Burberry, C&A ou Uniqlo - se sont engagées à ne plus utiliser de coton ouzbek.
A l’âge où certains apprennent à lire, d’autres s’épuisent dans les champs de coton 12h par jour
Sources :
http://www.rtve.es/television/20121113/noche-tematica-soy-nino-trabajo/475518.shtml
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