vendredi 12 janvier 2018

Ce qui se déroule sous nos yeux




                        Ce qui se déroule sous nos yeux

Des milliers de migrants partant vivre le rêve Européen ont été confrontés aux réalités de l’esclavage moderne entre le Sahara et la Libye


De nos jours, des dizaines de milliers d’êtres humains sont piégés et réduits en esclavage dans le monde entier, générant ainsi un marché annuel de plus de 150 milliards de dollars. Environ 58% des esclaves vivent en Inde, Chine, Pakistan, Bangladesh ou Ouzbékistan.
Esclavage sexuel, infantile ou pour dettes, mais aussi esclavage traditionnel (considérant certaines populations comme asservies de naissance), les formes d’esclavage moderne sont multiples.

L’esclavage existe depuis des mil
liers d’années, mais les circonstances économiques et politiques actuelles ont provoqué la résurgence de la traite humaine en augmentant la vulnérabilité de certaines populations.
Un esclave moderne est peu cher et jetable : alors qu’il valait l’équivalent de 40 000 dollars dans le sud des Etats Unis en 1850, le coût moyen d’un être humain s’élève à seulement 90 dollars aujourd’hui. L’esclave n’est plus un investissement, et peut être tué ou abandonné en cas de maladie ou rébellion. 



En Libye, des ventes d’esclaves sont organisées plusieurs fois par mois. Certaines routes sont empruntées uniquement par des caravanes d’esclaves, qui capturent des migrants sur le chemin de l’Europe et les emmènent sur des marchés publics ou ils sont maltraités, jaugés comme des bêtes, puis vendus au plus offrant.
« Ils prennent les gens et les mettent dans la rue sous un panneau ‘À vendre’, pieds et poings liés», témoigne Shamsuddin Jibril, un Camerounais de 27 ans. Il à déjà vu par deux fois des traites humaines publiques dans les rues de Sabha, en Libye. L’emplacement, près d’une boulangerie, à été choisi en raison de son affluence.
  



Vendu pour dix euros par mois par son père, Francis, un jeune Ghanien, à été libéré en 2016. Selon lui, c’est l’ignorance qui dissimule les réalités de l’esclavage. Les villageois sont vulnérables, et ne connaissent pas leurs droits : ils ne savent pas que l’esclavage est illégal et doit être puni. Ils ne connaissent pas non plus les risques de la mise en esclavage, ni les conséquences. Aujourd’hui âgé de 12 ans, Francis est au courant de ses droits et se bat contre cet esclavage qui à détruit son enfance.


Mais l’esclavagisme n’est pas uniquement l’apanage des pays Africains ou Asiatiques. En effet, « le Pays des Droits de l’Homme » est loin d’être exemplaire : on recense chaque année en France une centaine d’affaires ayant trait au trafic d’esclaves, et 600 autres cas d’esclavage sexuel. L’an dernier, un jeune couple à acheté une esclave domestique de 14 ans pour 14 000 euros. Le combat pour les Droits de l’Homme est encore loin d’être achevé .

Inés Rivoalen




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